Introduction :
Objet et problématique :
La prise en charge globale est de plus en plus souvent mise en avant dans le système de santé français. De nombreuses publications officielles la mentionnent et des mesures sont prises pour qu’elle devienne une pratique effective :
Les réformes du système de santé français visent à assurer à chacun des soins de proximité et de qualité, ainsi qu’une prise en charge globale de ses besoins de santé.
Mais qu’entend-on par : " soins de proximité et de qualité " et par " prise en charge globale " ? Tous les acteurs de santé accordent-ils la même signification à ces termes ?
Les rapports et programmes officiels sur le VIH (virus de l’immuno-déficience humaine) recommandent de favoriser l’accession, le retour ou le maintien à domicile pour les personnes touchées par le VIH. Ils insistent aussi sur la nécessité de prise en charge globale.
Le système sanitaire et social actuel permet-il de favoriser le domicile comme lieu de vie privilégié pour les personnes touchées par le VIH ? Quelles sont les conditions à remplir pour y parvenir ?
La nouvelle formation du cadre de santé doit lui permettre de savoir évaluer la qualité et l’organisation des prestations d’un système de santé, en relation avec les besoins des usagers. Il doit être soucieux d’assurer la coordination avec les autres intervenants, de toutes catégories professionnelles, afin d’assurer une cohérence aux prestations. Cette exigence de qualité et d’harmonisation favorise une prise en charge globale.
Comment, de manière concrète, un cadre de santé peut-il participer à l’élaboration de programme de soins permettant la coordination et l’harmonisation des différentes prestations, en assurant cette prise en charge globale ? Dispose-t-il des compétences et des outils nécessaires ?
En tant que future cadre de santé ergothérapeute, la prise en charge globale me semble particulièrement importante car elle devrait permettre à la personne de maintenir ou restaurer son autonomie et de s’adapter à son environnement.
Les modèles de pratique de l’ergothérapie lui font placer la personne comme acteur de son projet, qu’il s’agisse de rééducation ou de réadaptation. Les autres intervenants appartiennent alors, au même titre que la personne, au cercle de partenaires qui réalisent ce projet.
En ce qui concerne les personnes touchées par le VIH, très peu d’ergothérapeutes interviennent dans ce domaine. D’une manière générale, la réadaptation ne s’est quasiment pas développée auprès de ces personnes, malgré des besoins de plus en plus fréquents et évidents.
N’y a-t-il pas là un secteur à développer - compte tenu des recommandations officielles concernant le maintien à domicile et la prise en charge globale - pour tous les professionnels de la réadaptation et particulièrement les ergothérapeutes, autour et avec la personne ?
Telles sont les questions qui guideront ce travail de recherche.